Et si le Brésil revenait à la charge pour Carlo Ancelotti ? L’idée peut sembler irréaliste tant l’Italien semble solidement ancré sur le banc du Real Madrid. Pourtant, malgré une prolongation jusqu’en 2026 signée l’an dernier, la Confédération brésilienne de football (CBF) rêve toujours de confier les rênes de la Seleção à “Carletto”, figure de stabilité et d’excellence, dans une période où le Brésil cherche un nouveau souffle.
Ce n’est un secret pour personne : le président de la CBF, Ednaldo Rodrigues, a fait de Carlo Ancelotti son choix numéro un depuis déjà de longs mois. L’éviction de Dorival Júnior le mois dernier a ravivé la flamme, et place de nouveau l’Italien au sommet de la shortlist. Le contexte est d’autant plus favorable que le Real Madrid, bien qu’en bonne santé sportive, entretient une certaine incertitude autour de son avenir à moyen terme.
Les noms de Jorge Jesus et même Jürgen Klopp ont circulé, mais aucun ne fait autant l’unanimité au sein de la CBF que celui du technicien italien. Les médias brésiliens comme AS Brasil évoquent une volonté de la fédération de sécuriser son nouveau sélectionneur avant le rassemblement international de juin, qui verra la Seleção affronter l’Équateur (le 3/06) puis le Paraguay (le 8/06), en préparation de la Copa América.
Pas d’émissaire, mais des contacts
Officiellement, la CBF a démenti tout voyage à Madrid pour rencontrer Ancelotti. Dans un communiqué relayé par AS, l’institution se veut claire :
« La CBF nie avoir envoyé un émissaire à Madrid. Le dossier est géré uniquement par Rodrigo Caetano, coordinateur exécutif des sélections masculines, et le président Ednaldo Rodrigues. Les deux sont actuellement à Rio de Janeiro. »
Mais dans les faits, des échanges informels auraient bien eu lieu avec l’entourage du coach. La situation contractuelle d’Ancelotti ne facilite pas les discussions, mais le Brésil semble prêt à patienter. Si un départ du Real venait à se dessiner, les conditions négociées en 2023 pourraient revenir sur la table.
Ancelotti, clair mais pas fermé
En public, Carlo Ancelotti garde sa ligne de conduite : rester à Madrid tant que le club le souhaite.
« Mon contrat est clair. Il me reste un an, et tout sera discuté à la fin de la saison. Le club m’a toujours soutenu, notamment dans les moments difficiles », a-t-il déclaré récemment.
Une prise de position prudente, mais qui laisse une porte entrouverte, comme lorsqu’il lâche :
« Le club peut vouloir changer. Ce peut être cette année, ou la suivante. Pas de souci. »
Ce flou alimente forcément les spéculations. Car si Ancelotti ne se projette pas clairement au-delà de juin, c’est aussi parce qu’il connaît les dynamiques imprévisibles du football moderne. Il l’a souvent répété : « Mon avenir ? Je ne le sais pas, et je ne veux pas le savoir. »
Le Brésil prépare l’après-Neymar
Plus qu’un simple changement de sélectionneur, le Brésil est à l’aube d’un tournant générationnel. La lourde défaite face à l’Argentine (0-4) a marqué les esprits. Désormais, la CBF souhaite entamer un nouveau cycle, centré sur les leaders émergents comme Vinícius Jr et Rodrygo, figures montantes du football mondial.
L’après-Neymar se profile, non pas dans l’oubli de son apport, mais dans la volonté d’écrire une nouvelle page. Comme l’avait fait Luis Aragonés avec l’Espagne de 2008 en laissant Raúl derrière lui, le prochain sélectionneur devra initier un changement fort, humain et tactique.
Ancelotti, qui connaît déjà parfaitement plusieurs cadres de la Seleção (Vinícius, Rodrygo, Militão), offre ce mélange rare d’expérience, de diplomatie et de compétence. Et si jamais le Real Madrid devait tourner la page… la Canarinha serait prête à l’ouvrir.